Propriétaires ou futurs investisseurs 🏠, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la cotisation foncière des entreprises dès lors qu’ils exploitent un bien en tant que loueur meublé non professionnel. Cette fiscalité locale, héritée de la suppression de la taxe professionnelle par la loi de finances 2010, fait peser une obligation supplémentaire sur chaque location meublée, même sous statut particulier. Pour éviter toute confusion, faisons le point sur ses conditions d’application, son mode de calcul, ses exonérations et surtout, les démarches pratiques qui rythment la vie d’un LMNP.
Conditions d’assujettissement fiscal pour les locations meublées non professionnelles

Reconnaissance de l’activité commerciale en location meublée
Depuis la loi de finances 2010, la fiscalité des locations meublées n’est plus anodine. La location meublée est assimilée à une activité commerciale en droit fiscal. Qu’un particulier dispose d’un seul studio ou de plusieurs logements en location, il relève du régime des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), ce qui incline naturellement vers la cotisation foncière des entreprises. L’obligation de paiement de la CFE LMNP ne fait donc pas de distinction selon le statut professionnel ou non : la réalité de l’occupation meublée prime.
Ce dispositif s’adresse donc à tout propriétaire, dès l’instant où le logement est loué meublé de façon régulière et non occasionnelle, que ce soit pour du bail classique, étudiant, ou du tourisme.
Champ d’application et rôle du SIRET en location meublée
L’immatriculation de l’activité de location meublée auprès de l’INPI (via le guichet unique, ex-Greffe) fournit un numéro SIRET. Cette démarche est incontournable, puisqu’elle aligne l’activité sur les critères d’une activité professionnelle non salariée selon l’administration fiscale. À compter de cet enregistrement, l’obtention du SIRET rend le paiement de la CFE automatiquement applicable, y compris pour un simple particulier dont la situation personnelle n’indiquait aucune activité d’entreprise au préalable.
📌 Chaque numéro SIRET correspond à une déclaration de la CFE distincte, notamment en cas de biens situés dans différentes communes.
🏘️ La multiplicité des locations implique donc potentiellement plusieurs paiements et démarches, chaque bien devant être identifié et déclaré séparément.
Distinctions selon la nature des biens et statut du bailleur
La fiscalité diffère selon la nature du meublé. Ainsi, un studio classé en meublé de tourisme ne bénéficie pas toujours des mêmes conditions d’imposition que la location meublée classique ou la résidence gérée. La doctrine administrative en vigueur distingue également les locaux destinés à la location touristique du simple logement étudiant ou urbain. Attention, si le bailleur loue via une société (SCI ou SARL de famille, par exemple), il demeure concerné étant entendu que c’est l’entreprise qui endosse la responsabilité de la déclaration.
Avant d’aborder la procédure, un cas concret illustre la rigueur du dispositif : Laure exploite trois logements meublés dans deux villes différentes. Elle reçoit donc deux avis distincts de CFE, chaque SIRET de localisant correspondant à une déclaration spécifique. Son statut de loueur meublé non professionnel n’offre donc aucune dispense automatiquement, quelle que soit la forme de son exploitation.
Procédure administrative et déclarative pour les bailleurs LMNP
Démarches après l’immatriculation de l’activité en location meublée
À la suite de l’immatriculation, il convient de retourner rapidement le formulaire 1447-C-SD au service des impôts des entreprises du lieu de situation du bien. Ce formulaire sert à effectuer la déclaration initiale de la CFE. Depuis 2024, le Cerfa 751-SD n’existe plus pour la location meublée. L’administration attend désormais l’utilisation du formulaire officiel pour l’ensemble des biens nouvellement déclarés.
Sous dixième jour du second mois suivant le début de l’activité, il est impératif d’adresser ce document, faute de quoi la majoration automatique guette, et avec elle la complexité de la régularisation de la situation. Ce point de vigilance s’applique à chaque changement de situation personnelle ou d’occupation d’un nouveau logement en meublé.
Gestion des formulaires et accès à l’espace professionnel en ligne
L’espace professionnel sur impots.gouv.fr est la nouvelle porte d’entrée pour tout ce qui concerne la déclaration de la CFE ainsi que la consultation des avis d’imposition, la rectification des erreurs ou la consultation des échéances. L’accès nécessite quelques étapes : ouverture du compte en ligne, rattachement des SIRET et validation via le service des impôts. La réception de l’avis, autrefois papier, est désormais majoritairement dématérialisée pour l’entreprise individuelle et le LMNP.
🔸 Création de l’espace professionnel : rapide, mais quelques jours d’attente pour validation via courrier postal.
🔸 Consultation de la base locative de la CFE depuis l’espace, pour verifier le montant annoncé par l’administration.
🔸 Possibilité d’effectuer directement le paiement de la CFE en ligne, par prélèvement à l’échéance ou mensualisation.
Liste des informations à fournir pour établir sa cotisation foncière
Le formulaire administratif réclame certaines précisions indispensables pour l’application correcte du barème de la CFE :
📅 Date de début d’activité et type de location (résidence principale, saisonnière…)
🏢 Adresse exacte du bien, surface déclarée, nature du local (habitation, commerce…)
💸 Recettes locatives de l’année N-2 pour situer le bien dans la grille du montant minimum
📑 N° SIRET, coordonnées du propriétaire et, le cas échéant, dénomination de l’entreprise si bail via société
Une fois ces éléments saisis, le propriétaire peut contrôler que la CFE calculée sur la valeur locative ne comporte aucune anomalie. En cas d’erreur, rectification possible via son espace professionnel ou par courrier au service des impôts compétent.
Méthodologie de calcul du montant de la taxe selon le régime locatif

Détermination de la base imposable en location meublée
Le montant de la CFE est issu du cumul de plusieurs éléments. Le socle du calcul de la CFE repose sur la valeur locative cadastrale du logement, c’est-à-dire le loyer théorique annuel que pourrait produire le bien s’il était loué dans des conditions normales de marché. Ce montant est déterminé par l’administration, selon les données déclarées par le propriétaire ou l’entreprise.
Le taux d’imposition communal, voté chaque année par la commune ou l’EPCI, s’applique sur cette base. La variation entre communes peut être spectaculaire : certains secteurs très urbains peuvent présenter un taux supérieur à 4%, tandis que des petites villes rurales affichent à peine 1%. D’où l’enjeu de connaître la valeur locative et la fiscalité locale avant toute décision d’investissement meublé.
Tableau comparatif des montants et tranches selon les recettes
Le barème de la CFE intègre une cotisation minimum, à appliquer si la valeur locative est insuffisante ou si les recettes locatives sont faibles. Prenons en référence les tranches en vigueur pour l’année en cours, sachant que chaque commune possède la liberté d’ajuster son propre plancher.
Tranche de recettes locatives annuelles 💸 | Cotisation minimum de la CFE 📝 | Évolution selon localisation 🏙️ |
---|---|---|
≤ 10 000 € | 232 à 542 € | Selon commune (rurale ou urbaine) |
10 001 à 32 600 € | 232 à 1 083 € | Plafonnement possible selon politique locale |
32 601 à 100 000 € | 232 à 2 267 € | Évolution plus marquée dans les grandes villes |
Au-delà de 100 000 € | 227 à 7 046 € | Le barème de la CFE peut être très élevé en très grande agglomération |
À noter que le seuil de 5 000 euros de chiffre d’affaires annuels exempte de toute cotisation grâce au dispositif d’exonération de plein droit, rendant nulle la CFE lorsque l’activité de location meublée génère des recettes inférieures à cette valeur sur une année civile. Ce calcul repose sur le chiffre d’affaires N-2 déclaré lors de la déclaration de la CFE.
Cotisation minimale forfaitaire et variation territoriale du taux
Certaines villes, désireuses d’attirer des investisseurs, abaissent le taux d’imposition communal, tandis que d’autres l’augmentent. Ce choix a un impact direct sur le montant figurant sur l’avis de paiement de la CFE transmis en décembre :
🌍 Paris, Lyon, Bordeaux : le taux appliqué peut être parmi les plus élevés.
🌳 Petites communes rurales : CFE et cotisation minimum parfois réduites, pour soutenir le marché local.
🏖️ Zones très touristiques : cotisation ajustée par la commune selon la pression sur l’immobilier et la présence de meublés touristiques.
Pour chaque propriétaire LMNP, la connaissance précise du taux local permet d’anticiper ses charges déductibles et d’optimiser sa rentabilité. Dans le cadre du régime Micro-BIC, le paiement de la CFE s’effectue après déduction de l’abattement forfaitaire, tandis qu’en régime réel, la cotisation foncière des entreprises entre pleinement dans les charges à déduire lors de la détermination du bénéfice imposable.
Allègements, exonérations et cas particuliers pour bailleurs meublés
Liste des motifs d’exonération ou de dispense temporaire
Heureusement, l’assujettissement à la CFE n’est pas absolu. Plusieurs situations exonèrent temporairement ou durablement le loueur :
✅ Activité débutée en année N : exonération temporaire de la CFE la première année pleine d’activité.
✅ Recettes locatives inférieures au seuil de 5 000 euros de chiffre d’affaires annuel.
✅ Location occasionnelle d’une partie de la résidence principale.
✅ Bail conclu à un locataire occupant le logement en tant que résidence principale et à un prix raisonnable.
✅ Certaines locations meublées de tourisme classées, sous réserve de décision positive de la collectivité locale.
Cette exonération de la CFE vise à ne pas pénaliser les bailleurs modestes ou ceux utilisant leur habitation personnelle de façon très marginale. Il convient de vérifier chaque année auprès du service des impôts les particularités appliquées dans la commune du bien.
Modalités de réduction et exonération selon l’année d’activité
Selon le calendrier fiscal, la première année d’inscription au SIRET débouche normalement sur une exonération temporaire de la CFE. La seconde année, le loueur bénéficie d’un dégrèvement de la CFE à hauteur de 50% du montant normalement exigible, sauf si l’activité a démarré au 1er janvier.
Le système du régime fiscal LMNP prévoit que cette exonération ne soit valable qu’à la condition de respecter la déclaration initiale de la CFE dans les délais légaux. Chaque relance du service des impôts doit être prise au sérieux, sous peine d’annulation de l’exonération ou de majoration automatique.
Spécificités liées à la location touristique et décisions communales
Les meublés classés de tourisme bénéficient potentiellement d’une exonération de la CFE ou d’un allègement majeur, selon les décisions de la commune d’implantation. Les élus locaux possèdent une vraie latitude pour exonérer certains types de locations ou accorder une réduction de la taxe, notamment dans les secteurs où l’activité saisonnière fait vivre l’économie locale.
La vigilance s’impose pour les LMNP opérant dans des zones touristiques : c’est la délibération municipale qui primerait sur la réglementation nationale et faciliterait l’accès à l’exonération de la CFE dans tel ou tel territoire.
Type de location 🏡 | Possibilité d’allègement ou exonération ✅ | Condition(s) 📋 |
---|---|---|
Location meublée de tourisme classée | Possible | Décision favorable de la commune |
Location occasionnelle d’une partie de la résidence principale | Oui | Utilisation personnelle du logement majoritaire, occupation de la résidence principale CFE |
Bail résidence principale à prix raisonnable | Oui | Contrôle du prix et déclaration correcte |
Location générant moins de 5 000 € de chiffre d’affaires | Oui | Respect du seuil annuel, null si dépassé |
Pour optimiser ses avantages fiscaux, le recours à un expert-comptable spécialisé en LMNP ou la consultation régulière des délibérations municipales est vivement recommandé.
FAQ
À partir de quel seuil de recettes le loueur meublé paie-t-il la taxe locale ?
La cfe s’applique dès lors que les recettes locatives dépassent le seuil de 5 000 euros de chiffre d’affaires annuel. Si le chiffre d’affaires généré par la location meublée est inférieur ou égal à ce montant au cours de l’année civile, l’exonération de plein droit s’applique et la cotisation foncière des entreprises n’est pas due. Ce seuil concerne le chiffre d’affaires N-2 aux fins de calcul et de déclaration.
Quelles sont les démarches pour payer la taxe locale en location meublée non professionnelle ?
Après l’inscription au SIRET, le loueur doit adresser le formulaire 1447-C-SD au service des impôts compétent puis créer un espace professionnel sur impots.gouv.fr pour obtenir ses avis, effectuer la déclaration de la CFE et procéder au paiement en ligne avant mi-décembre chaque année. Il est conseillé d’opter pour le paiement à l’échéance ou la mensualisation pour une meilleure gestion du règlement.
Le paiement de la taxe locale est-il obligatoire la première année d’activité LMNP ?
Non, une exonération temporaire de la CFE s’applique la première année pleine d’inscription. La seconde année, une réduction de 50% (dégrèvement de la CFE) est prévue, sauf situation de début d’activité au 1er janvier. Il reste nécessaire de fournir la déclaration initiale de la CFE dans les délais impartis pour que l’exonération soit valable.
Quelles différences entre cette taxe et la taxe foncière pour le propriétaire LMNP ?
La CFE LMNP est un impôt local basé sur l’exploitation d’une activité commerciale (location meublée), tandis que la taxe foncière repose sur la simple détention de la propriété, indépendamment de l’occupation ou de l’exploitation. Le montant de la CFE est calculé sur la valeur locative à laquelle s’applique un taux fixé par la commune. Pour les LMNP au régime réel, la CFE et la taxe foncière sont toutes deux considérées comme des charges déductibles. Le régime Micro-BIC prévoit seulement un abattement forfaitaire sur les revenus locatifs.
Que se passe-t-il en cas de retard ou d’oubli de déclaration ?
Tout retard ou omission concernant la déclaration de la CFE expose le loueur à des sanctions telles que des majorations, intérêts de retard et perte du bénéfice de certaines exonérations. La régularisation rapide auprès du service des impôts permet de limiter les pénalités. La gestion rigoureuse du calendrier fiscal est indispensable pour éviter des désagréments ou surcoûts l’année suivante, d’autant que le non-paiement peut entraîner des poursuites et, en cas de cession d’activité et CFE non réglée, des difficultés lors de la transmission du patrimoine.

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